Conception d´un système de récupération d´air chaud à partir d´une hotte de foyer ou d´un poêle / cuisinière à bois.
Il est particulièrement important pour la bonne conception de son installation :
- de bien estimer le rapport entre le besoin en chauffage du logement et la puissance de l'appareil à bois,
- d'avoir une vision globale de la répartition de la chaleur nécessaire et des contraintes de passage du réseau.
Généralités
Les appareils de chauffage au bois – Poêles ou cuisinières ou, plus fréquemment, foyers ou inserts peuvent être raccordés à un réseau de distribution d'air chaud. L’air prélevé à proximité du générateur de chaleur est diffusé vers les différentes pièces en fonction des besoins préalablement définis et des contraintes constatées. Ce dispositif permet de faire d’un appareil à bois non-bouilleur un mode de chauffage principal (et donc de ne pas utiliser de réseau d’eau de chauffage).
Un réseau de distribution d’air chaud se compose essentiellement :
- - d’un moteur doté de sondes de températures qui le déclenchent lorsque la température requise et suffisante est atteinte,
- - de gaines passant en combles perdus ou faux plafonds, généralement isolées pour éviter les déperditions de chaleur,
- - de bouches de diffusion d’air, dont il est conseillé qu’elles soient réglables afin de bien équilibrer la répartition de chaleur entre les pièces desservies,
- - de tous éléments de raccords (manchettes, réductions, dérivations en té, en équerre, en culottes, réduites ou non en fonction du diamètre de la canalisation principale.
Accessoirement, on peut y adjoindre un conduit de récupération d’air frais, dont il est conseillé qu’il soit doté d’un clapet commandé par un thermostat d’ambiance.
Il est possible également d’installer un clapet pour séparer les pièces communes des autres pièces de vie si on ne souhaite pas les chauffer durant certaines heures (commande avec paramétrage des horaires).
1- Foyer
2- Puisage d'air chaud (en hotte ou plafond, selon configuration)
3- Puisage d'air froid ou refroidi (dégagement, cellier, pièce non chauffée, garage...)
4- Caisson de mélange air froid/air chaud
5- Caisson moteur
6- Caisson de filtration
7- Registre clapet pour isolation
8- Conduits d'air chaud
Prélèvement direct dans une hotte de cheminée
Il doit être fait avec une gaine semi-rigide isolée (indispensable si traversée du caisson de décompression). Le moteur doit être placé à une distance raisonnable afin de se déclencher avant que la température de l’air n’atteigne un niveau trop important. Le caisson de filtration doit évidemment être équipé de filtres haute température.
Prélèvement par échange de chaleur du conduit de raccordement des fumées
Il existe par ailleurs des systèmes (passifs ou actifs) qui récupèrent la chaleur des conduits simple paroi de raccordement (entre un poêle et une cuisinière) au conduit de cheminée (boisseau ou double paroi isolé [DPI]). Un système à turbulateurs impose un brassage d’air qui permet d’optimiser la chauffe de l’air au contact du conduit de fumée.
Conception d’un réseau domestique de distribution d’air chaud
Les réseaux de distribution sont en principe réalisés en gaines Ø125. Pour les volumes d’air supérieurs à 450 m3/heure, la colonne principale est de Ø160. Les dérivations jusqu’aux bouches de diffusion d’air chaud sont en Ø125.
Il est important de limiter le plus possible les changements de direction afin de minimiser les pertes de charges. On fera dans la mesure du possible des arcs de cintrage larges.
En principe, on limitera les longueurs de conduits d’air à 20 mètres au-delà du moteur (valeur indicative).
Il est important de tenir compte des logiques de circulation d’air. En particulier, on prendra en compte les extractions d’air vicié (VMC) qu’on trouve dans les pièces humides (cuisines, SB, WC…). Le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) recommande fortement de ne pas installer dans ces pièces de bouches d’air chaud. En effet, l’extraction d’air induit que l’air chaud diffusé dans les pièces à vivre sera progressivement dirigé vers les pièces humides. Par ailleurs, il résulterait d’un apport d’air chaud dans ces pièces une surpression qui pourrait contribuer à la diffusion de l’air vicié vers les pièces à vivre.
Pour favoriser l’homogénéisation de la chaleur dans les différentes pièces, il est possible de réaliser un brassage de l’air chaud avec un air frais prélevé dans une pièce ou un dégagement qui est naturellement plus frais.